Deutsche Reichstagsakten, Jüngere Reihe. Reichstagsakten unter Kaiser Karl V., XI. Band. Der Reichstag zu Regensburg 1541 bearbeitet von Albrecht P. Luttenberger, für den Druck vorbereitet von Christiane Neerfeld

Wien HHStA, Hs. blau 595, fol. 194v–196r; AV v. a. Hd. fol. 194v: présentée le 29. Janvier anno 41, respondu le 2. Fébvrier.

Druck: Ganzer/Zur Mühlen, Akten, Bd. 2,2, Nr. 431 , S. 1298–1301; NB I,6, Beilagen Nr. 51, S. 378–382; Döllinger, Dokumente, Nr. 9, S. 32–36 (span. Übersetzung)1.

Vous verrez par les lettres, que le sieur de Grantvelle vous a escriptes dois Wormes le substancial de ce qu’estoit passé jusques alors touchant la congrégation et depuis ledit Grantvelle me vint trouver hier en ce lieu, lequel m’a adverty de ce qu’estoit succédé dois lors en ladite congrégation et mesmes que encoires dimenche dernier, lors que luy et les commis des présidens vouloient arrester, que l’on ne disputa plusavant touchant le péché original actendu la longue collocution, qu’en avoit desià esté faicte. Néantmoins les protestans voulsurent encores avoir audience et combien qu’elle leur fut accordée pour une heure, encores leur théologien Melanthon parla plus de deux heures. Et pour garder équalité fut aussi permis à Echius de parler le lundy matin, ce qu’il fit environ aussi deux heures et après ledit de Grantvelle et commis déclairarent aux parties, que l’article estoit assez débatu et disputé, et pour ce mectroient fin sur ledit poinct le remectant ainsi à la prochaine diètte.

Après ce ainsi déclairé ledit sieur de Grantvelle parla à toutes les deux parties, que l’on avoit prins grant peyne à examiner ledit article, en quoy les prolocuteurs avoyent procédé prudamment, doctement et honnestement et que combien qui [sic!] leur fut eschappé quelque mot, toutesfois si n’avoyent ilz excédé de la modestie convenable à l’amyableté et que combien que lesdits présidens et luy eussent mis fin audit colloquio sur l’article dudit péché original, que pardessus ce délaissant la susdite procédure à part il leur sembloit, puisque l’on avoit tant si longuement et continuellement disputé, que seroit bien, cedit poinct se declaira et accorda catholiquement priant et exhortant lesdites parties, qu’elles voulsissent estre contentes, qu’il choisit de chascune d’icelles deux théologiens pour en particulière communication et avec son intervention adviser, si l’on y pourroit parvenir, ce qu’elles luy accordarent après avoir consulté chacune endroict soy, et le mesme jour feit assembler ledit sieur de Grantvelle en son logis ledit docteur Echius et l’ung des suffragans de monsieur de Mayence2, que l’on tient estre des plus affectionnéz et arrestéz en ce de notre religion et du coustel desdits protestans Melanthon et Bucerus, que aussi sont les premiers entre leurs théologiens, et fut tellement besongné, que lesdits théologiens des protestans se accordarent avec les nôtres et à leur contentement et le lendemain au matin ledit accord fut monstré en la congrégation des théologiens catholiques, lesquelz unanimement l’approvarent et merciarent ledit de Grantvelle, que la chose fut si bien passée, requérans, que ledit accord fut mis aux actes de ladite congrégation, ce qu’il excusa pour aultant que cela avoit esté fait par particulière communication et que par le recès de Hagnau riens se pouvoit faire, que obliga, et suffisoit, qu’ilz trouvoient bon ledit accord et l’approuvoient comme semblablement faisoient tous lesdits protestans et que ladite prochaine diètte j’en ordonneroie comme je verroye convenir.

Et dit ledit sieur de Granthvelle, que il ne feit semblant de ce moyen de communication particulière jusques sur le ranc et après que luy et lesdits présidens eurent arresté de non plus disputer, afin qu’il n’advint autre empeschement par les diversitéz d’oppinions, que si souvent si sont retrouvées entre lesdits protestans, et que par ce boult la chose fut empeschée ou allit [sic!] en delay, et aussi doubtant, que s’il le mectoit en avant, avant que faire fin à la dispute, que autres du coustel des protestans que Melanthon n’eussent voulu parler et que l’on eust escript leur propoz et oultre le bien succède d’avoir résolu cedit poinct, ce sera occasion de semblablement pratiquer en particulier les autres nonobstant toutes difficultéz, que l’on y fait cydevant.

En oultre ledit sieur de Grantvelle m’avoit par avant le commencement dudit colloquio et, lorsqu’il estoit encoires incertain, qu’il se peult faire, envoyé une mynute de lettre pour la luy escripre afin de faire recès en ladite congrégation, fut que ledit colloquio commença ou non, supposant, que à tous advènemens il ne se pourroit faires grant chose, et considérant, que tant plus longuement l’on demoureroit en ladite congrégation lesdites parties arriveroient plus tard à ladite diètte selon que ledit sieur de Grantvelles l’avoit assez ouvertement entendu d’elles, auquel j’envoyay lesdites lettres, qu’il receut le dimenche au soir et icelles feit translater de mot à autre en latin et les tint secrètes pour aultant que ledit Echius debvoit parler le matin suyvant et affin que par l’occasion desdites lettres il n’en fut empeschée et les se feit apporter en l’assemblée, lorsque ledit Echius avoit désià parlé plus d’une heure, comme si elles fussent esté receues le mesme jour et que l’on eust esté empesché deslors à la translation et, cependant que lesdites parties consultoient sur l’élection des deux personnaiges d’ung coustel et d’aultre, ledit sieur de Grantvelle tira à part les présidens et leur monstra lesdites lettres avec la translation et les pria vouloir regarder selon icelles, comme l’on pourroit faire dudit recès, surquoy il y eust aucunes consultations ou mesme lieu et encoires depuis à l’aprèsdisner pour ce que lesdits présidens persistoyent, que lesdites lettres estoyent assez pour recès et qu’il souffisoit, que ledit sieur de Granvelle déclairasse de bouche ausdites parties ce que bon luy sembleroit se fondant, que puisque ilz n’avoient chargé de leursdits maistres touchant ledit recès jaçoit qu’ilz veissent bien, qu’il estoit plus que nécessaire pour raison de ladite prochaine diètte et aussi convenable, actendu, qu’ilz pensoient, que l’on ne pourroit avoir aucun fruict de la dispute susdite. Mais davantaige ledit sieur de Grantvelle entendit, que c’estoit aussi doubtans de obliger leursdits maistres de comparoir personellement à ladite diètte et aussi en temps préfix par lesdites lettres, surquoy ledit sieur de Grantvelle feit plusieurs remonstrances ausdits présidens et mesmes que nonobstant plusieurs contrariétéz, que souvent estoient advenues entre eulx, qu’il avoit tousjours moyenné et trouvé expédiens à leur contentement avec lesquelz toutes procédures s’estoient faictes ou [sic!] de luy et de tous lesdits présidens et que venant à la conclusion de ladite diètte ce ne seroit bonne reputation pour eulx mesmes oultre ce qu’il emportoit à l’affaire d’en user autrement et fait tellement, que lesdits présidens se condescendirent de mectre par escript ledit recès se référans à mes lettres et à ce que ledit sieur de Grantvelle leur diroit, après que le vischancellier de Mayence ayant tousjour porté le propos ausdites parties leur eust déclairé le contenu audit recès, qu’estoit en somme, que ledit sieur de Grantvelle et eulx suyvant lesdites lettres remectoient lesdites parties ensemble tout l’affeire en l’estat, qu’il estoit, à ladite prochaine diètte et que, si icelles parties demandoyent ledit recès, l’on le leur donneroit, et fut diligence tellement, que le mardy matin ledit recès se déclaira et fut monstré et leuté [sic!] la translation desdites lettres ausdites parties, ausquelles par ensemble ledit sieur de Grantvelle parla conforme au contenu d’icelles lettres les exhortans de tenir main avec leurs maistres et supérieurs d’eulx trouver à ladite prochaine diètte et penser cependant à tout ce que conviendroit à la concorde et leur certiffiant ma bonne voulenté tellement, qu’icelles parties acceptarent ledit recès démonstrans très grant contentement du contenu desdites lettres et aussi de ce que s’estoit convenu et accordé ledit lundy entre lesdits deux théologiens d’ung coustel et l’aultre démonstrans bon espoir, que le surplus se pourroit aussi endresser parlans lesdites parties l’une à l’autre plus amyablement, qu’elles n’avoient encoires fait, et promectans de faire bon debvoir ce que aussi la pluspart d’eulx asseurarent particulièrement audit sieur de Grantvelle ausquelles il parla pour les y tant plus exhorter.

Ausurplus je fais dresser de rechief lettres aux électeurs, princes et principaulx estatz afin de les haster et qu’ilz se trouvent à Regensbourg à la fin de ce mois et plustôt, qu’il leur sera possible, et aussi fais je pourveoir sur les asseurances, que demandent les duc de Saxen et lantgrave de Hessen tant pour eulx en particulier que généralement pour lesdits protestans et fais regarder sur les bans déclairéz et procédures, qui se font, et procès pendans icy au camergherecht, dont lesdits protestans se plaingnent tant généralement que particulièrement, afin que iceulx protestans ne prengnent occasion raisonnable de soy excuser de venir à ladite diètte3.

Notre cousin et nepveur le duc Frédérick palatin est icy venu pour m’accompaigner par Heydelberg et doislà par Nyenmaer [= Neumarkt] où madame notre nièpce m’actend, et fais m’en compte de partir lundy prochain d’icy et passer à Nuremberg suyvant plusieurs réquisitions, que m’en ont fait feire lesdits de Nuremberg tant avant mon partement de Flandres que depuis en chemin et encoires en ce lieu, faisant mon compte d’estre à la fin de ce mois audit Regensbourg et dépesche votre sécrétaire Symandres4 expressément pour vous en advertir et du surplus des occurrans, dont il vous pourra bailler compte par le menu, et de ce que luy ay enchargé vous dire. Et sera bien, que avancez votre venue le plustôt, que faire se pourra, tant pour le bien des affaires que pour bailler cueur aux autres de venir. A tant etc. de Spire ce 22. de janvier 15415.

Ausurplus pour responce à voz lettres escriptes à Nyenstat le deuxième du présent lesquelles m’a baillé le licenciado Games et quant au progrès des affaires d’Hongrie je tiens bien pour certain, qu’en faictes tout le mieulx, que pouvez selon les gens à qui avez à faire et la présente saison.

Et au regard de la practicque, que vous a esté proposée du coustel de Slesia votre responce a esté très bonne et pleust à Dieu, que ladite practicque puist sortir effect, en quoy vous debvrez tenir les cent mil florins oires qu’ilz fussent hongrois pour très utillement employéz selon l’importance de Buda, et louhe, que y tenez la main si avant que la chose soit conduysable, ne faisant doubte, que aurez bon regard aux marchans à qu’avez affeire.

Du party du mariage semblablement trouve je les considérations mentionnées en vosdites lettres oyres qu’il n’y eust que la disparité si grande de l’eaige pour très préemptoire et souffisay remectant les autres respectz à quant nous verrons, mais s’il y avoit aucune des autres filles que convint touchant l’eaige et le surplus et que ce moyennant l’on peult parvenir à lighe offensive et deffensive contre le Turc et pour le recouvrement et assheurance d’Hongrie, comme conciennent vosdites lettres, il me semble, que ce seroit très bonne euvre et me fera bien grant plaisir d’entendre, s’il se trouvera bon succès en l’ung et l’aultre desdits poinctz.

Anmerkungen

1
 Die Datierung bei Döllingerauf den 3. Januar 1541 ist irrig.
2
  Dr. Johann Mensing, Weihbischof von Halberstadt.
3
 Vgl. Gottschalk Frechen an Bgm. und Rat von Köln, Speyer, 1541 Januar 28, Köln HASt, Köln und das Reich 77/III, unfol.: Hatte bei seiner Abreise Anweisung, in Worms das Ergebnis des Kolloquiums abzuwarten und den Rat darüber und, ob der Reichstag stattfindet, zu informieren. Hat dem nicht nachkommen können, weil bei seiner Ankunft in Mainz die Religionsverhandlung auf den Reichstag nach Regensburg verlegt wurde. Ist am 24. Januar nach Speyer gereist und hat dort vernommen, das ksl. Mt. zu Speyr ingeridten ist den 18. tagh dises lauffende monatz Januarij und ksl. Mt. nachmals verhardt alhie bey der ursachen, das, wie sein Mt. khurtz nach der zukumpst ist mit dem durchleuchtigen fursten und herrn, dem Pfgf. Fridrichen, uff die jacht hinausgeridten, ist er mit dem podagra von aldtem schaden des beins aus khaldter und scharfer luft begriffen, also das sein Mt. nu etwan tzehen taghen vur der khrankheit hinderniß von Speyr nit hadt khunnen verreisen. Und ist midtler vergangener zeit nit uber eins hinauß zu der khürchen gangen. Darauß, sovill euerer G. zuch gehen Regenspurg betreffendt, alhie ein gemein fam und roeff ist, das der verkhundigter reichstagh keinen vortgangckh gewinnen wirdt, es sey dan ksl. Mt. eer zu gutter gesunthait hinkhommen und in eigner person alda erstlich erscheinen wurdt. Hat erfahren, das di geistlicheit der meinung gäntzelich sey, in der vurgenomen gerichtshandlung vorzufaren. Dishalber haben sich euer G. zu bedenckhen, in wilcher gestalt uff das fruchtbarlichiste und stadtlicher weis inen vur dem kammerrichter zu begegnen sey. [...]. Zu Speyr, den 28. tagh dises monatz Januarij.
4
 Desiderius de Symandres, burgundischer Sekretär Kg. Ferdinands.
5
 Vgl. Charles Boisot an Kgn. Maria, [Speyer], 1541 Januar 26, Wien HHStA, Belgien PA 30/2, fol. 267r–273v (Ausf.): Belehnung des Kf. von Trier mit den Regalien. Madame, il sera bien, que votre Mprévoie les instructions et pièces servans au fait de Gheldres, affin qu’elles puissent estre venus et incorporées ans le temps, que y convient, estant très apparant, que le duc de Clèves s’aidera de gens bien munyz et instruitz pour débatre et soustenyr son droit. Aus dem Schreiben des Kaisers an Kg. Ferdinand und aus dem Schreiben Granvelles aus Worms an den Kaiser votre Mentendra plainement le temps du partement de sadite Mté et le chemin, qu’elle prendt pour s’yrer à Reyhensbourg et aussi ce que s’est fait et passé audit Worms entre les catholiques et protestans et mesmes comment ilz se sont accordés sur l’article du péché original, par ou votre M cy cognoistre, comme les choses de la foy sont en bon train. Et puisque une fois ilz se commencent à joindre, et qu’ilz ont accordé ung sy grant point et en l’absence de l’empereur, il fait à espérer, que le demeurant s’acordera tant plustost sa My estant en présance. Votre Mté entendra aussi par le mesme dépesche ce que sa M a advisé d’escript au duc de Clèves et ceulx des esta[t]s de Gheldres pour les faire venyr à la diète impériale audit Reyhensbourg. Seit Samstag [1541 Januar 22] leidet der Kaiser an einem Fuß ein wenig an Gicht. Et entends, que sadite Mté est déterminé de complaire à ceulx de Nurnberg et passer par leur ville, qui votre M scet, qu’ilz ont dès long temps fait grosse instance. [...]. De Spier, le 26. de Janvier 1541.